Kalachakra Info

Avril/mai 2024
 

Paroles de Maîtres, Lama Zopa Rinpoché

"Les trois types de paresse"

Ce texte est un extrait du livre "Persévérance : la détermination du bodhisattva", publié aux éditions Wisdom Publications (photo par Philippe Garric ; traduction et arrangements par Franck).


"La paresse, antithèse de la persévérance, est le démon qui interfère le plus avec la transformation de l’esprit, et c’est par conséquent le plus grand obstacle au bonheur. Il y a trois types de paresse :

  • la paresse de la procrastination ; 

  • la paresse liée à l’attachement aux activités mondaines ;

  • la paresse du découragement. 

À propos de ceci, Shantideva a dit : “Et quels sont les adversaires du courage ? Ce sont l’indolence, le penchant pour le mal, l’abattement et la dépréciation de soi.”


La première paresse, celle de la procrastination ou de l’indolence, bloque notre énergie dans la pratique du dharma et nous fait perdre du temps en distractions. Cette forme de paresse est la conséquence d’un manque de compréhension de la nature du samsara, de la cause de la souffrance et de l’évolution du karma. 

Le second type de paresse, celle liée à l’attachement aux activités mondaines, est la pire forme de paresse. C’est la paresse qui nous amène aux actions négatives de l’avidité, de l’ignorance et de la haine -actions à l’opposé de la pratique du dharma. 

Le troisième type de paresse, l’abattement ou le découragement, empêche nos actions positives en prenant pour excuse le fait que nous n’en sommes pas capables. C’est l’esprit qui pense, “ceci est au dessus de mes capacités”.  [Alors que] moins nous sommes paresseux, moins nous rencontrons d’obstacles."

Du point de vue du dharma, passer nos jours et nos nuits à travailler pour obtenir du confort dans le samsara est considéré comme de la paresse. Parce que nous ne nous souvenons pas de nos souffrances passées ou que nous ne connaissons pas celles à venir, nous travaillons dur par ignorance et cupidité. C’est ainsi qu’il faut comprendre la paresse.


Milarepa a dit que grâce à sa réalisation de l’impermanence, il était capable de vaincre “le démon de la paresse”, et qu’ainsi chacune de ses actions était une action du dharma. Les êtres dotés de hautes réalisations comme Lama Tsongkhapa sont totalement dépourvus de paresse. Sans même parler de leurs inimaginables actions bénéfiques réalisées grâce à leur réalisation de la bodhicitta, le simple fait qu’ils respirent est source de grands bienfaits pour les êtres sensibles. 

[La suite de ce chapitre sur le dépassement de la paresse est disponible en anglais sur ce lien . En anglais uniquement, l’ouvrage de Lama Zopa intitulé “Persévérance : la détermination du bodhisattva” peut être acheté en version papier ou électronique sur ce lien . ]

Le billet de la directrice

"L'influence de Lama Zopa Rinpoché a toujours été primordiale pour le développement du centre"

Chers amis du dharma, 


L'influence de Lama Zopa Rinpoché a toujours été primordiale pour le développement du Centre Kalachakra. Son avis a été décisif lors de choix importants que nous avons été amenés à faire, comme l'acquisition de notre centre parisien ou du centre de retraite, pour lequel nous avions fait plusieurs requêtes avec différentes adresses. Rinpoché avait méticuleusement examiné chacune des possibilités au moyen de divinations. Son choix s’était alors porté en 1999 sur le passage Delessert à Paris, puis dix ans plus tard, en 2009, sur Saint Cosme en Vairais. Les deux recommandations de Rinpoché n’étaient pas mes premiers choix, mais comme je connaissais son incroyable omniscience, j’ai suivi ses avis sans la moindre hésitation. Et le succès est au rendez-vous.


Rinpoché m’a aussi encouragée à construire et installer des objets de culte. Il disait qu’à “ chaque fois que vous regardez des objets sacrés, ceci plante une empreinte positive sur votre continuum mental afin qu'ensuite, lorsque vous rencontrez le Bouddha Dharma, vous puissiez comprendre les mots et le sens des enseignements, ce qui provoque la cessation des pollutions grossières et subtiles ”. Comme il existe différents types de stoupas, Rinpoché a choisi celui que l’on peut actuellement contempler à Saint Cosme, et il m'a encouragée pour l'installation de la statue de Padmasambhava. Il était particulièrement réjoui de voir le petit film sur l'installation de la statue de celui que l’on appelle aussi Gourou Rinpoché.


Lama Zopa Rinpoché m'a toujours conseillée dans mes choix. Dans les moments difficiles ou dans les moments heureux, ses avis ont toujours été très précieux dans toute prise de décision importante.


Joli mois de mai à tous et à toutes !


Élisabeth

  La vie au quotidien avec Lama Zopa Rinpoché

"C'est cela, l'art de vivre du bodhisattva" - Vén. Roger Kunsang

À 9h30 le 13 avril 2023 au monastère de Kopan au Népal, le précieux maitre et directeur spirituel Lama Thoubten Zopa Rinpoché est entré dans sa méditation finale. Bien qu’il soit difficile d’exprimer le caractère extraordinaire de la vie de Rinpoché, nous partageons néanmoins l’éloge funèbre, rédigé par Vén. Robina Courtin, afin de nous réjouir profondément de la myriade d’accomplissements, d’enseignements, de bénédictions et d’activités de Rinpoché, et de nous inspirer à suivre ses pas. Traduction et arrangements par Franck


"Lorsque Vén. Roger Kunsang (photo) a pris ses fonctions d’assistant de Lama Zopa Rinpoché en 1986, il n’avait aucune idée de ce que le travail impliquait. Il décida de simplement effectuer les tâches nécessaires au fur et à mesure des inspirations de Rinpoché. Cependant, Rinpoché n’exprimait jamais de besoin. Il ne faisait aucune demande, pour quoi que ce soit. Si vous ne placiez pas de tasse de thé devant lui, il n’aurait jamais demandé de thé.

La porte était toujours ouverte. Les gens pouvaient entrer alors que Rinpoché déjeunait, et il entamait immédiatement une conversation avec eux. Même si un visage apparaissait à la fenêtre à trois heures du matin, Rinpoché était très accommodant, il ne montrait aucune surprise. Le souhait de n’importe qui devenait la priorité de Rinpoché.

Rinpoché aurait donné tout ce qu’il avait : des statues, des thangkas, des malas, ses robes, de l’argent. Vous pouviez être sûr que le cadeau que vous offriez à Rinpoché se trouverait finalement dans les mains d’une autre personne.

Jamais on ne statuait sur la durée d’une rencontre à venir. Rinpoché ne montrait jamais le moindre signe d’impatience ou de gêne. Il n’a jamais exprimé le souhait d’un planning : pas d’heure de fin, pas d’heure de rencontre, pas d’heure du repas, pas d’heure pour ceci ou cela.

Rinpoché n’allait jamais se coucher. L’inconscience du sommeil était une insupportable perte de temps. Il ne quittait jamais ses robes, il ne s’allongeait jamais, il ne détendait même pas ses jambes - il était toujours assis en position de méditation.

Il n’y avait pas de pause pour Rinpoché, et toute suggestion à ce sujet ne faisait aucun sens pour lui.

Alors que Rinpoché parcourait le monde à la rencontre des centres du dharma dont il avait la charge, après avoir pris la succession de Lama Thoubten Yéshé à la mort de ce dernier en 1984, c’était la même chose, toute la journée, tous les jours, année après année. L’aéroport, le centre, l’aéroport, le centre. Dès l’arrivée au centre, sa disponibilité était totale sur 24 heures par jour - et non pas sur huit ou dix heures. C’était enseigner tard dans la nuit, déjeuner à minuit, répondre au courrier et aux besoins des centres jusqu’à l’aube.

À tout moment, des centaines, voire des milliers de lettres d’étudiants et des centres appelaient l’attention de Rinpoché. Il n’y avait aucune anxiété à ce sujet, et Rinpoché pouvait passer des jours, voire des semaines, sur une seule lettre : un prisonnier reçut un jour une lettre de quarante-cinq pages dactylographiées.

C’est ainsi que Rinpoché a pris le relais de “Lama” [Yéshé]. Il se consacrait à cent pour cent au bienfait des êtres, exactement comme “Lama”, et c’est ainsi qu’il s’y est pris.

Un jour, au bout de quelques années, Vén Roger jeta l’éponge et abandonna -il arrêta de chercher à ce que Rinpoché prenne du repos. “Je me souviens m’être dit, spontanément et de manière très claire : ‘C’est cela, l’art de vivre du bodhisattva, c’est cela, l’art de vivre du bodhisattva’”.

Pour Rinpoché, c’est comme si rien n’avait changé. Calme et détendu, il s’ajustait sans effort à sa nouvelle situation, la paralysie de la moitié droite de son corps et l’altération de son élocution.

Il était joyeux au sujet de ses limites physiques, en les expérimentant gaiement pour le bien d’autrui. En fait, il semblait à Vén. Roger que le vœu de Rinpoché de servir, d’être utile, était encore plus intense, que sa compassion était encore plus extraordinaire.

Rinpoché ne montrait aucun intérêt aux thérapies qui lui étaient recommandées. “On a essayé, essayé [de la convaincre]”, dit Vén. Roger. “Il suivait un peu, et puis il abandonnait.”

Au contraire, dès qu’il découvrait que les draps de son lit seraient nettoyés et utilisés par d’autres patients, Rinpoché passait son temps à réciter des mantras et bénir les draps. Dans la piscine pour son hydrothérapie, il ne montrait aucun intérêt pour les exercices mais s’occupait à dire des mantras et bénir l’eau pour les autres patients.

Littéralement, chaque seconde de sa vie était dévouée aux autres, et chacune de ses décisions était basée sur ce qui serait le plus bénéfique - même s’il était question de vie ou de mort.

Vén. Roger se rappelle de deux moments où Rinpoché a dit qu’il observerait s’il devait mourir ou non.

Avec Rinpoché, il n’y avait pas le moindre signe du “je” ordinaire. Cela n’existait tout simplement pas."

Vén. Robina Courtin

Big Love - Morceaux choisis  #31


Le 7è cours de méditation de Kopan

Chaque mois, nous vous proposons un extrait en français de "Big Love", la fameuse biographie de Lama Yéshé (Traduction par Michelle).

L'extrait suivant évoque notamment Lama Zopa identifier Lama Yéshé comme Dordjé Tchang, "le plus grand des bouddhas".

  


Pour prévenir le taux conséquent de déperdition du 6è cours, on instaura des rencontres individuelles avant le cours avec les nouveaux participants, puis deux « groupes de niveaux » parallèles. Un groupe de français -qui avait trouvé sur le tableau d’affichage de leur camp soufi un prospectus présentant ce cours- était là.


Un jour qu'un participant au cours parlait avec Lama dans sa chambre, Lama Zopa Rinpoché entra, tomba à genoux et commença à prier. Pour le bien de cet étudiant, Lama se désignant lui-même, dit : « Dordjé Tchang », il indiquait par-là que Rinpoché le voyait sous cet aspect. (« Qui est Dordjé Tchang ? », demanda une fois un étudiant. « Le plus grand des bouddhas, dear . » répondit Lama.) Des étudiants rapportèrent avoir vu Rinpoché faire des offrandes à Lama, le visage ruisselant de larmes. En d’autres occasions, il ne levait pas du tout les yeux vers Lama. On entendait souvent Lama le houspiller, même s’il disait aussi aux étudiants que Rinpoché était l’un des êtres les plus avancés de la planète. D’ailleurs, Lama Yéshé s’adressait à lui en l’appelant « kousho ». Ce terme tibétain se traduit habituellement par « votre honneur » ou « votre éminence », ce qui correspond communément à la façon dont les Tibétains s’adressent aux moines et personnes de haut rang dans la société. Ce terme ne rend nullement compte, cependant, de la chaleur et de l’affection manifestes qui émanaient de Lama quand il s’adressait ainsi à Rinpoché. Lama confia en fait à un étudiant que, comparé à Rinpoché, il se sentait comme un buffle. Tard dans la nuit, quand les deux lamas se retrouvaient seuls, tout ce que les étudiants pouvaient entendre, était l’indescriptible cascade de leurs rires déferlant sur toute la colline, tels deux bouddhas en totale béatitude.


Joseph Philippe Camus se pointa avec son ami Joseph , un personnage clairement hors du commun qui portait une combinaison rose imprimée d’un tas d’éléphants. Rinpoché demanda à Joseph de raconter son histoire. La narration que Joseph fit alors, était captivante autant qu’hilarante. On comprit qu’il avait été profondément touché par Lama Yéshé lors d’un cours précédent et qu’il était parti avec l’idée qu’après cette rencontre, il pouvait désormais tout faire. Ce que voulait Joseph par-dessus tout, c’était devenir un coiffeur célèbre. Et il l’avait réalisé, après avoir acquis à New York un salon chic fréquenté par des tas de célébrités. « Ah, ça c’est mon bon karma, pensa-t-il. » Mais alors les choses commencèrent à aller de travers, de plus en plus de travers, et l’argent s’évapora. Un jour, il fut même poignardé dans la rue. Dans une tentative ultime pour rétablir sa fortune, Joseph pilota un yacht chargé de haschich dans les eaux américaines, où il s’échoua sur un récif et fut saisi. Le célèbre avocat de Joseph réussit à le tirer d'affaires mais il réalisa que son bon karma s’était épuisé. « Il faut que je retourne vers Yéshé ! C’est de lui que vient le bon karma, » se dit-il. Et le voilà donc de retour, pour digérer tout cela.


Suzi Joy Albright


Suzi n’avait pas été impressionnée par le cours jusqu’alors. (…) « Je n’étais pas intéressée par le bouddhisme. J’étais même complètement dégoûtée par tout le contexte. Beaucoup des participants m’apparaissaient en mauvaise santé psychique et physique. (…) Mais quand Lama Yéshé entra, je jure qu’il rayonnait. Vous pouviez sentir immédiatement que cet homme savait quelque chose qu’ignorait la majorité. Mon père était professeur d’université, aussi avais-je rencontré des tas de gens qui étaient éduqués, mais aucun qui fut sage. Sa compassion et sa sagesse étaient si manifestes que vous étiez réellement frappé par sa présence. Quantité de gens peuvent parler du Dharma mais ils n’ont pas cet impact sur vous. Je l’ai toujours considéré comme un bouddha. S’il n’était pas un bouddha, je ne vois pas qui pourrait l’être. C’est après sa venue que je commençai les prosternations. »


Suzy Albright, qui prit plus tard les vœux de rabjoung avec Lama Yéshé, projetait de recevoir l’ordination supérieure de S.S. le Dalaï–Lama. Mais en 1976, Le 16è Karmapa venu à Boudhanath inaugurer le nouveau monastère kagyu, conféra pour l’occasion une longue série d’initiations. Lama Yéshé donna alors la permission à Suzi d’être ordonnée par lui (le karmapa). Deux ans plus tard, Karma Wangmo, comme elle s’appelait désormais, commença une retraite de douze ans dans une petite cabane qu’elle avait aidé à construire, au monastère du Karmapa, à Woodstock, New York. ( Elle en sortit en décembre 1990)



[…] « Lama Yéshé m’avait dit dans un moment spécial : « Tu vas enseigner. Attends-toi à cela. Tant que c’est clair dans ton cœur que tu le fais pour les autres, peu importe que tu le fasses médiocrement. Continue juste de le faire et tout se mettra en place. » Elle mourut de complications après une pneumonie en 2013. 

   Mai au centre Kalachakra


Retrouvez ci-dessous le tableau du programme de mai,
puis les suggestions d'Arnaud concernant les évènements marquants.

 

Voici les événements importants en mai :

 

Rencontre avec  Éric


"J'espère aider le plus de personnes possible à s'intéresser au bouddhisme"
Éric participe régulièrement aux activités du centre, où il s'occupe de l'animation du compte Instagram.
Propos recueillis par Franck.

 

Comment as-tu connu le centre?

J’ai découvert le centre Kalachakra après avoir fait quelques recherches sur Internet. Ayant baigné dans le bouddhisme à travers mon éducation grâce ma mère, je souhaitais rejoindre un centre qui pourrait m’aider à davantage développer et élargir mes connaissances sur le sujet, en plus d’avoir un accompagnement spirituel éventuel. C’est lors de la crise sanitaire et du premier confinement que je me suis vraiment intéressé au bouddhisme, de manière académique et pédagogique. J’avais commencé à lire les livres du Dalaï-Lama, puis j’avais rapidement enchaîné avec Sogyal Rinpoché et Thich Nhat Hanh par la suite. 


Comme bénévole, tu as donc intégré le groupe de travail sur la communication et pris en charge notre compte Instagram ?

C’est lors de mon inscription en tant qu’adhérent du centre que j’ai proposé mon aide et mon temps, afin de m’occuper du compte Instagram du centre. J’avais rencontré Vén. Élisabeth ce jour-là, où je lui avais émis mes idées pour le compte Instagram. J’ai été très heureux et très honoré lorsqu’elle a accepté. Mon but est d’utiliser le compte Instagram comme une interface interactive, afin de faire découvrir le bouddhisme et le centre Kalachakra au plus grand nombre. 


Comment tu vois la suite ?

J’espère pouvoir continuer à aider le plus de personnes possible à s’intéresser davantage au bouddhisme et ses nombreux bienfaits, afin qu’elles puissent en retour aider davantage de personnes — toujours dans la bienveillance, le respect et la compassion. Après, j’essaie de ne pas trop me projeter. Je préfère me concentrer sur le moment présent afin de profiter de la vie à pleines dents avec gratitude !

Séquence rétro : dans les archives du centre Kalachakra


Chaque mois, nous ressortons du grenier une ou plusieurs photos qui nous rappellent de beaux moments.

  Guidé par Vén. Élisabeth, Rinpoché découvre le centre de retraite de Saint Cosme en 2012.

La lettre de la fpmt